Les risques liés a l'environnement

Mais la radioactivité n’a pas des effets que sur l’homme. Elle influe également sur le milieu, l’environnement. Cette contamination atmosphérique ou surfacique se produit lorsqu’il y a un accident nucléaire bien sûr, mais aussi lors de la prise en charge des déchets radioactifs. De nos jours, en France, leur devenir est strictement réglementé : ils sont d’abord stockés dans une piscine de désactivation de centrale, puis acheminés dans une usine de retraitement où ils sont traités, conditionnés (en fûts métalliques, coques de béton ou vitrifiés) et stockés (dans des tranchés bétonnées, des tumulus, des galeries ou des puits en profondeur). On se souvient malheureusement que cette rigueur est relativement récente et qu’ainsi, pendant des années, de nombreux fûts de déchets radioactifs ont été délestés en plein océan en toute impunité. De plus, tous les pays n’appliquent pas les mêmes règles, certains continues donc à négliger ces déchets et leur conséquences. Ainsi, qu’il s’agissent des rejets (passés lors d’accident nucléaires ou présent liés au fonctionnement des installations), ou des déchets, la radioactivité a un impact sur l’environnement.


        Tout d’abord sur la faune, dont les effets sont les mêmes que sur l’homme : malformations, anomalies, augmentation de la mortalité par cancers, brûlures, stérilité, ….

Puis sur la flore, qui est détruite ou polluée. En atteignant faune et flore, c’est tout l’écosystème d’une zone géographique qui est touché, parfois de façon dramatique comme en Ukraine où l’environnement a été gravement pollué sur 3000 Km2, engendrant des paysages lunaires, mais aussi des animaux malformés. Le nuage radioactif ne s’est pas arrêté à ses frontières et a déversé son flot de particules radioactives sur toute l’Europe.

Enfin, la radioactivité contamine les cultures de la même façon qu’elle contamine la flore. Ceci expose l’homme, consommateur de ces cultures polluées, à une exposition interne par ingestion. Cependant, rassurons-nous, la réglementation définie par les ministères de la santé, de l’environnement et de l’industrie, fixe à 5 mSv la limite annuelle d’exposition du public à la radioactivité d’origine industrielle. Des mesures faites systématiquement dans l’environnement permettent de calculer l’impact sur la santé publique lié à la consommation de chaque produit alimentaire, par exemple, dans le Nord Cotentin, où se situe l’usine de retraitement de La Hague, le niveau de radioactivité des principaux produits alimentaires ne présente aucune anormalité :
        - les poissons : 0,00008 mSv : il faudrait consommer chaque jour au moins 4100 Kg de chair de poisson, pour atteindre la limite annuelle ;
        - le lait : 0,00162 mSv : il faudrait consommer chaque jour au moins 3080 litres de lait, pour atteindre la limite annuelle ;
        - les mollusques : 0,00061 mSv : il faudrait consommer chaque jour au moins 130 Kg de chair de mollusques, pour atteindre la limite annuelle .

Rappelons que ces chiffres sont a comparer avec l’exposition ambiante moyenne des français aux rayonnement naturels qui est de 2,4 mSv / an.

Ces bons résultats dans notre pays ne doivent pas faire cesser nos efforts afin de ne pas laisser un trop lourd tribut aux générations futures. Nous devons nous soucier du devenir des « déchets » radioactifs, qui restent actifs très longtemps après la fin de leur exploitation. En effet, l’activité d’un corps radioactif décroît dans le temps. Le temps au bout duquel l’activité a décru de moitié s’appelle la période radioactive T, constante pour un corps donné. La période radioactive varie d’un radioélément à l’autre allant d’une fraction de seconde jusqu’à des milliards d’années, par exemple :
        - Iode 128 : T = 25 minutes
        - Iode 131 : T = 8 jours
        - Strontium 90 : T = 28 ans
        - Césium 137 : T = 30 ans
        - Plutonium 240 : t = 6000 ans
        - Plutonium 239 : T = 24000 ans
        - Uranium 235 : T = 710.106 ans

Loi de décroissance radioactive
Soient N0 le nombre de noyaux de l'élément radioactif à l'instant initial t = 0 et N le nombre de noyaux restants à l'instant t. La fonction N(t) est décroissante. Son allure est donnée par la figure ci-dessous :

On voit qu'au temps t = T, N = N0 / 2.
Au temps 2T, N = N0 / 4.
Au temps 3T, N = N0 / 8.
Au temps nT, N = N0 / 2n.