La génération III des centrales nucléaire

 

Aujourd’hui, nous sommes en train d’entrer dans ce que l’on appelle la Génération III du nucléaire. C'est-à-dire que les réacteurs en construction aujourd’hui sont plus évolués que les précédents. Mais alors quelles sont les réelles évolutions et existe-il déjà des modèles de Génération III ? Nous tâcherons de répondre à cette problématique en commençant par les évolutions, les nouveautés des réacteurs de troisième Génération par rapport à la Génération II. Ensuite, nous présenterons des modèles existants et enfin nous parlerons de l’EPR.

         La Génération III, dont l’EPR, suivent des principes évolutionnaires et non « révolutionnaires ». Ces réacteurs utilisent surtout les techniques de la Génération II en les améliorant. Cependant, certains constructeurs disent que leurs réacteurs appartiennent à la  Génération III+ alors que très peu d’organismes acceptent de reconnaître le statut de Génération III+, dont la CEA (Commissariat à l’Energie Atomique). De plus, les réacteurs de troisième génération possèdent moins de désavantages que les réacteurs de la lignée précédente. En outre, les systèmes de sécurité sont plus efficaces, grâce à l’analyse des accidents de Tchernobyl et Three Miles Island. Les réacteurs consomment moins d’uranium, ils sont plus puissants et moins producteurs de déchets à vie longue. Cependant, il est difficile de donner des chiffres car nous parlons de plusieurs réacteurs qui n’ont pas tous les mêmes caractéristiques.

Les générations du nucléaire.

Aujourd’hui, une dizaine de réacteurs de troisième génération existent, qu’ils soient au stade de construction ou d’exploitation. Il en existe plusieurs modèles.

         Pour commencer, certains modèles de réacteur dont l’AES 91 (1000MW), l’AES 92 (1000MW), d’Atomstroyexport (Russie), sont en construction, respectivement en Chine et en Inde, mais d’un intérêt limité étant donné que peu de producteurs d’électricité s’y intéressent.

         Nous parlerons d'abord de l’ABWR (Réacteur Avancé à Eau Bouillante) (1350MW) développé par General Electric, Toshiba et Hitachi. C’est le modèle le plus « ancien » de la Génération III. Une dizaine de réacteurs sont en construction ou en exploitation. Sept d’entre eux se trouvent au Japon, dont deux sont en fonctionnement et cinq en construction. Un autre réacteur est en construction à Taiwan. General Electric est en train de développer un autre réacteur, l’ESBWR (1300MW) (Réacteur Economique et Simplifié à Eau Bouillante). Il se base sur les mêmes principes que l’ABWR, c'est-à-dire la technologie REB (Réacteur à Eau Bouillante). La différence la plus importante par rapport aux réacteurs REP (Réacteurs à Eau Pressurisé), les réacteurs les plus communs, est que le circuit primaire du REB est ce qui fait tourner le générateur. Dans les REP c’est le circuit secondaire, pour des raisons de sécurité, qui fait tourner les turbines. Ainsi, la pression dans le circuit primaire est de 75 bars, contre 158 bars pour les REP. Subséquemment l’eau des REB peut bouillir, ce qui explique son nom. Le rendement du REB est légèrement plus élevé (36% pour un REP, 37% pour un REB). Vu l’intérêt croissant des REB, EDF réfléchi à une éventuelle construction de quatre réacteurs. Ainsi, Areva-NP est à son tour en train de développer un REB : le SWR (1250MW).

         Ensuite, il existe l’AP1000 (1000MW) développé par Westinghouse (Britannique et Américain). Ce réacteur sera construit en quatre exemplaires en Chine. Il a remporté l’offre d’achat au détriment de l’EPR. De plus, deux autres réacteurs seront construits aux Etats-Unis. Il utilise la technologie REP et ses évolutions sont surtout axées autour de la sécurité, en utilisant des systèmes de sûreté dits « passifs ». Passif signifie qu’en cas de coupure du courant électrique, les systèmes de sécurité peuvent toujours fonctionner, car ils dépendent de lois physiques, comme la gravité, à la place de systèmes de pompes qui nécessitent une force électrique (dans les autres réacteurs, les pompes peuvent fonctionner à un moteur diesel en cas de coupure du courant).

         En plus   l’EPR (1600MW) (Réacteur Pressurisé Européen)s'ajoute à cette liste qui est développé par Areva-NP filiale d’Areva et de Siemens. Le premier réacteur a été commandé en Finlande. Deux autres ont été commandés en Chine. Il y a des probabilités assez élevées que quelques réacteurs soient construits aux Etats-Unis et encore plus en Grande-Bretagne, où EDF est très présent.

Les caractéristiques de l’EPR par rapport aux réacteurs N4 (Génération II) et réacteurs de Génération I

Source : CEA ; Areva-NC ; www.energethique.com/energie/epr.htm

 

         *** Il y a 265 « crayons » par assemblage. Dans chaque crayon il y a à peu près 200 pastilles de 8g. Une seule pastille de 8g fournit assez d’électricité pour une famille pendant un an. Il y a donc 8x200x265x241=102.106g=102 tonnes d’uranium dans un réacteur EPR.